Son Histoire

La fondation de Tourette du Château serait très ancienne, le vaste territoire s’étendant de Toudon jusqu’à l’Estéron ayant été peuplé dans les temps préhistorique.

Les premiers peuples connus sont les Ligures, peuplades montagnardes jaloux de leur liberté n’acceptèrent le joug des romains qu’après des générations. Durant la longue paix romaine la sécurité règne et les habitants abandonnent le village perché, éloigné des campagnes et essaiment aux alentours, mais l’insécurité va s’installer jusqu’à le fin du Xème siècle. Epidémies, famines fréquentes, pillages, destructions font énormément de victimes. Les Sarrazins, chassés à la fin du Xème siècle par le Comte de Provence Guillaume aidé par les seigneurs provençaux et niçois permirent la création d’un nouvel ordre politique et social : le régime féodal. L’insécurité disparait, la grande peur de l’An Mille s’évanouit et ce sombre millénaire s’achève avec la consolidation de la féodalité.

Avec la renaissance des monastères apparaissent les premiers documents et c’est probablement à cette époque de paix retrouvée que des familles Tourettannes vont s’installer à 2 kms et fonder le village de Revest qui, avec Tourette formera la communauté de Tourette-Revest. De la naissance de la féodalité jusqu’à la fin du XVIIIème siècle le fief de Tourette-Revest appartient, souvent conjointement avec les villages voisins de Toudon et d’Ascros, à différentes familles seigneuriales dont la plus célèbre est celle des Grimaldi, Barons puis Comtes de Beuil.

Les premiers seigneurs connus de Tourette-Revest sont les De Glandevez, puissante famille féodale qui rendent hommage au comte de Provence au Xème siècle. Les Templiers de la commanderie de Biot ont possédé des biens à Tourette qui furent saisis en 1308 après leur arrestation.

La mort tragique le 12 mai 1382 de la Reine Jeanne (Reine de Naples, de Jérusalem, de Sicile, Comtesse de Provence et de Forcalquier, Dame d’Anjou détrônée puis assassinée par son cousin) ouvre une période de troubles pour la Provence et le Comté de Nice. La guerre civile ravage le pays et devant l’état d’insécurité qui règne alors et l’impuissance du Comte de Provence, le Comté de Nice recherche la protection du Comte de Savoie.

L’année 1388 marque un tournant important dans l’histoire du Comté de Nice qui se détourne de la >Provence voisine. Dès lors, de la fin du XIVème siècle à 1621, Tourette-Revest est en possession de la puissante famille des Grimaldi de Beuil. Se succédèrent jusqu’en 1787 deux autres puissantes familles : les Galléan et les Caissotti de Roubion.

Jusqu’à la fin du XVIIIème siècle la communauté de Tourette-Revest bénéficie d’une liberté collective qui lui confère une autonomie presque totale, tant à l’égard du lointain souverain savoyard que du seigneur local résidant hors du village. Doté de pouvoirs étendus dans tous les domaines, la communauté de Tourette-Revest jouit d’une autorité économique, financière et juridique qui en fait un véritable petit gouvernement local : droit de s’administrer elle-même par l’intermédiaire du Conseil Ordinaire et du Parlement Général ou assemblée des chefs de maisons. Choix de ses officiers et employés, à l’exception du Baile et des Syndics. Liberté de gérer ses finances et droit de régler la vie économique par un contrôle rigoureux et l’institution de monopoles pour la vente des denrées essentielles.

Le XVIIIème siècle a été une époque tragique pour la communauté qui a connu avec la guerre, trois occupations en moins d’un siècle.

Tourette-Revest est occupée de 1792 à 1794 par les miliciens du Comté de Nice, les Français puis les Austro-Sardes. Après la bataille de Gilette le 19 octobre 1793 et la retraite des troupes du roi de Sardaigne en novembre 1793, la communauté passe sous la domination française. Jusqu’en 1814 le Comté de Nice devient le 85ème département de la « République Une et Indivisible ».

En vertu du traité de paix de Paris du 30 mai 1814 le Comté de Nice fait retour à la maison de Savoie. Le roi Victor Emmanuel 1er s’empresse alors de supprimer les institutions françaises et rétablit celles d’avant 1792. Le premier département des Alpes Maritimes disparait.

Le plébiscite pour le rattachement à la France se déroule le dimanche 15 et le lundi 16 avril 1860 et c’est à l’unanimité que les habitants de Tourette-Revest, comme l’immensité des Niçois et des Savoyards, disent « oui ».

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